ReporT M@niF Mulhouse !!
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ReporT M@niF Mulhouse !!
Une rave party à Mulhouse ? Non, des "teufeurs" en colère. Photo Darek Szuster
Une soixantaine de teufeurs se sont rassemblés,
hier à Mulhouse, pour manifester contre la saisie de leur sono au cours
d’une rave sauvage à Sondersdorf. Ils dénoncent le climat de répression
vis-à-vis de leur mouvement.
« Ils ne veulent pas de nous dans les bois, on vient dans la rue. »
14 h, le parking qui fait face à la sous-préfecture de Mulhouse
commence à se remplir de teufeurs et Jérémie Simon, organisateur de la
manifestation et membre du collectif strasbourgeois Systematek, revient
sur ce week-end du 1 er mai. « On était tranquillement
posé, tout se passait bien jusqu’au dimanche (le 3 mai), où on nous a
saisi pour 40 à 50 000 € de matériel de sonorisation. C’est exagéré, on
a juste piétiné un peu d’herbe ! »
Pour une fois que cela bouge à Mulhouse !
En
effet, la « free partie » qui, par définition, avait été organisée sans
autorisation administrative, n’a pas été du goût du maire de
Sondersdorf, ni du propriétaire du champ en question. Et en attendant
les convocations au tribunal correctionnel de Mulhouse, le 18 juin, ils
étaient une soixantaine à porter leurs réclamations – « Rendez-nous notre son ! »-
dans la rue. Un mouvement qui se voulait national, puisque, suite à
d’autres saisies, il était également suivi à Evreux et Carcassonne.
Soixante
manifestants, l’affluence est relativement modeste, le bruit en
revanche est… maximal. Quand le cortège quitte vers 16 h le parking de
la CCI, c’est derrière une camionnette et sa sono de 2000 watts. Au
menu, les hymnes contestataires des Berurier Noir et, forcément, de la
techno pour une manifestation… très dansante. Du coup, les participants
n’en finissent plus de sortir les canettes de bière de leurs sacs et de
s’asperger avec leurs pistolets à eau. Les nombreux chiens qui
accompagnent le cortège, eux, recherchent désespérément un coin
d’ombre.
« J’ai l’impression qu’on stigmatise injustement ce mouvement musical, témoigne Benoit, 20 ans, j’ai été choqué par les saisies et je suis là pour montrer mon soutien. »
De la sous-préfecture, au tribunal, en passant par la rue d’Alsace et
la route de Colmar, le convoi — largement encadré par la police (c’est
un euphémisme)- ne manque pas d’interpeller les Mulhousiens, qui, s’ils
ne se bouchent pas les oreilles, hochent la tête au rythme des basses
ou dégainent leurs téléphones portables. « Il faut filmer çà ! Pour une fois que ça bouge à Mulhouse », s’enthousiasme Lamia.
À
17 h 30, les teufeurs se figent devant le tribunal et installent une
sono… en carton. Il s’agit de symboliser le matériel saisi. La vraie
sono, elle, tourne encore à plein régime. « Jusqu’à 19 h »
selon la police… Jusqu’au bout de la nuit aux dires de certains
teufeurs. Ces derniers le promettent d’ailleurs : si on les déloge, ils
savent déjà où aller. Vincent Ruckly
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